LE SHRUG

MYTHE OU NECESSITE ?

Par définition, le “shrug” est un haussement d’épaules généré par la contraction du faisceau supérieur du  trapèze.  En Haltérophilie Olympique, deux écoles sont en opposition quant à l’utilisation ou non de ce “shrug” dans la montée de barre. 

1- Commençons par connaître le trapèze 

Le trapèze est un muscle qui se “sectionne” en 3 faisceaux comme démontré ci dessous.

Maintenant que nous connaissons un peu mieux le trapèze, voyons quelle en est l’utilité dans la montée de barre lors du mouvement de l’arraché / snatch par exemple. 

2- Qu’est ce qu’un Arraché/Snatch?

C’est l’un des deux mouvements olympiques, plus précisément celui qui consiste à mettre la  barre au dessus de la tête en partant du sol en un seul mouvement rythmé et dynamique. Vous avez donc compris qu’il faut maîtriser une certaine technique pour être ce qu’on appelle efficace tout en restant dans le respect de l’intégrité physique.

Plusieurs “phases” composent ce mouvement, mais nous ne nous attarderons que sur celles  contribuant à faire monter la barre: 

  • le placement de départ 
  • le premier tirage 
  • la phase de transition
  • le deuxième tirage 
  • l’extension finale  

Le placement de départ:
On se place épaules au dessus de la barre, avec pour consigne donnée  d’avoir une ouverture thoracique ainsi que l’axe des épaules en devant de celui de la barre,  couramment simplifié par un “domine ta barre”   

Le premier tirage:
On continue de “dominer” sa barre en gardant l’angle formé par le buste  avec le sol, en ayant pour seul mouvement l’extension des membres inférieurs. Également  souvent simplifié par “pousse en  cannes” ou “reste dans les cannes”

Début de la phase → barre au sol
Fin de la phase → barre en dessous du genoux

La phase de transition:
Pour moi, pas nécessaire à chaque individu, le morphotype de chacun  étant différent… Mais c’est la phase ou la barre passe les genoux et où l’on se  repositionne en “position de puissance” pour pouvoir envoyer la barre vers le haut… Biensur, ce sera   toujours en “dominant” sa barre 

Début de la phase → barre  en dessous des genoux
Fin de la phase → au dessus des  genoux, entre ⅓ cuisses et mi-cuisses

Le deuxième tirage:
Les membres inférieurs continuent de se détendre accompagnés d’une ouverture de hanches. C’est la phase de l’accélération, la mise en place du rythme plus qu’ important en haltérophilie. Le buste commence donc à se redresser en simultané avec les  jambes qui se tendent, c’est ce qu’on va appelé le début de la triple extension. (extension des  chevilles, des genoux et des hanches)

Début de la phase → barre ⅓ cuisse
Fin de la phase → barre quasi aux hanches

L’extension finale:
La fin de l’explosion des membres inférieurs signée par la fin de la triple extension. la barre est aux hanches, hanches engagées, jambes tendues, l’athlète est alors sur pointes de pieds… C’est donc à ce moment la que les écoles se divisent… Certains vont dire qu’il faut faire un shrug  et une action de bras, d’autres vont dire surtout pas de shrug…

D’après moi, les shrugs sont exécutés dans les deux écoles:

Pour ceux qui sont  « favorables au shrug »  :  Ce sera lors de la montée de barre. Il est évident que l’action de haussement d’épaules est là pour faire monter la barre puis ensuite “se hisser” sous la barre  
Pour ceux qui sont  » défavorables au shrug » : L’action du shrug va quand même se faire lors de la  “chute” de l’athlète sous la barre.
Vous aurez remarqué, que j’emploie sciemment deux termes différents pour l’action de passage/chute  sous la barre…

3- Alors mythe ou nécessité?

Pour vous l’expliquer, petite aparté biomécanique.
 
En effet la barre est dans les mains, mais les mains n’ont qu’une action de “crochets” vis à vis de la barre, et qu’y a t il à l’autre bout des bras: les épaules…
Le fait de coupler la fin de la triple extension (qui est le réel mouvement dégageant le plus de puissance du corps humain) avec un shrug va assurer la transmission de tous les efforts fournis lors de l’accélération générée par la première phase de la triple extension DANS la barre, “propulsant” ainsi cette dernière vers le haut avec une action des bras pour la garder proche de soi (oui en réalité, c’est ce que nous recherchons, hauteur + trajectoire).
Ceci favorisant une trajectoire plus rectiligne, une hauteur de barre plus haute, et une décélération de la barre plus tardive. Engendrant ainsi l’obtention d’un point d’inertie de la barre et donc d’un point d’appui permettant de se hisser sous la barre.

Pour moi, les écoles “pour” le shrug veulent un point d’inertie et un passage sous barre, en effet l’action du shrug entraine un passage, et c’est pour ca que je suis convaincu que le shrug est une nécessité lors de la montée de barre.
En revanche, celles “contre” le shrug veulent un arc de cercle et une grosse accélération suivi d’une chute… Mais dans ce cas la, le point d’inertie est impossible et un saut en avant ou en arrière devient inévitable

Le problème avec la chute, c’est son manque d’action sur la barre… si pas d’action, pas d’efficacité…

Donc pour une belle trajectoire et un beau lift, restons efficaces et actionnons nos shrugs !!
 
J’espère qu’avec ces quelque lignes vous avoir démontré LA NECESSITE du shrug dans les mouvements haltérophiles.

Be Strong Keep Calm and Lift Happy 

Par Kevin Caesemaeker